Lannion. Les militants PS du Trégor ont voté pour leur premier secrétaire : « Olivier Faure doit quitter la tête du parti »

C’est dans leur local de Lannion que Louis Roy, secrétaire de la section (à gauche) et Pierre Gouzi, trésorier, et les autres militants trégorrois ont voté pour le premier secrétaire du PS. © Lilian Lemaire

Les militants de la section trégoroise du Parti socialiste se réunissaient jeudi 19 janvier à Lannion. Au programme : le vote pour leur premier secrétaire national. Nicolas Mayer-Rossignol ou Olivier Faure ? Les militants sont quasi unanimes.

C’est entre les murs couverts d’affiches de campagne de leur local rue Edgar Kergariou que se réunissaient ce jeudi 19 janvier les militants de la section trégoroise du Parti socialiste. En entrant, impossible de manquer l’urne transparente au centre de la pièce. L’enjeu du jour : qui pour diriger le PS ? Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, ou Olivier Faure, premier secrétaire sortant ? « Mon objectif actuellement, c’est qu’Olivier Faure quitte la tête du parti », clame Pierre Huonnic, premier secrétaire de la fédération des Côtes-d’Armor. Il se dirige vers le fond de la salle où une petite pièce rouge a été transformée en isoloir pour l’occasion. Pas la peine d’en fermer la porte : ici, presque tous ne veulent plus d’Olivier Faure. 

Ils n’ont pas digéré la suspension de Vincent Le Meaux, candidat dissident qui s’était présenté dans la circonscription de Lannion. « On a eu le droit à une inconnue qu’on a jamais vu nulle part », peste Bernard Moreau. Ce retraité, aux cheveux blancs coiffés en arrière, est chargé de la gestion du local. Comme lui, tous sont convaincus qu’un candidat PS aurait pu obtenir les quelques pourcents qui ont manqué à Marie-Amélie Troadec, candidate France Insoumise investie par la Nupes, pour l’emporter.

« LFIsation du PS »

Ce second tour avait tout d’un référendum pour ou anti Nupes. D’un côté, Nicolas Mayer-Rossignol considère cette alliance comme un accord électoral passé. De l’autre, Olivier Faure en est un fervent défenseur. À Lannion, la question est tranchée : « Les termes de cet accord sont inacceptables, c’est l’inféodation à LFI, la LFIsation du PS », insiste Fabien Canézet, responsable de la section. Jean-Luc Mélenchon, pourtant sénateur PS de 2004 à 2010, cristallise les mécontentements. « Il n’est démocrate ni en acte ni en parole », enchaîne Fabien Canézet.

À Lannion, c’est Nicolas Mayer-Rossignol qui s’est largement imposé, 31 voix contre 1. Le maire de Rouen est aussi en tête dans les Côtes-d’Armor où il obtient 69 % des voix. Mais au niveau national, c’est Olivier Faure qui l’emporte. Il comptabilise 50,83 % des suffrages, soit 393 voix de plus que son adversaire sur 23 759 votes. Un résultat rendu dans des conditions particulières. En effet, dans un premier temps, les deux candidats ont annoncé leur victoire.

Le suspens pourrait d’ailleurs se prolonger, car la commission en charge de la vérification des résultats n’a pas encore statué. 

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