Interview. Selon Eric Laurent, tête de liste de Renaissance 22 : “Il faut faire vivre notre mouvement localement”

Eric Laurent, tête de liste de la liste élue en Côtes d’Armor, à Lannion © Lilian Lemaire

Les adhérents de Renaissance ont voté pour la composition de leur Bureau Départemental les 28 et 29 janvier. Ex-référent du parti dans les Côtes-d’Armor et tête de liste, Eric Laurent devrait en devenir le président ce mercredi 8 février. En pleine bataille pour les retraites, il pense déjà aux prochaines échéances électorales.

Le parti Renaissance, ex LREM, s’est doté de Bureaux Départementaux pour renforcer son ancrage local. Dans les Côtes-d’Armor, une seule liste s’est présentée et a récolté 95% des voix des 200 adhérents. Elle a été conduite par Éric Laurent, jusqu’ici référent départemental du mouvement. Il devrait, sans surprise, être élu président de l’instance costarmoricaine ce mercredi.

Qu’avez-vous pris en compte dans les choix des membres de votre liste ? 

Ma liste est composée de 20 membres. Je l’ai voulue consensuelle. C’est un peu comme l’élection municipale d’une commune : on cherche des gens avec qui on a des affinités et avec qui on a envie de travailler. Il était évident que la liste serait paritaire donc j’ai choisi dix hommes et dix femmes. Et puis, il fallait représenter tout le territoire. Par exemple, je suis de l’Ouest. Mon numéro deux est une femme qui vient du pays de Dinan. Comme j’étais jusque-là référent, je connais nos adhérents les plus investis et les compétences de chacun : je l’ai pris en compte dans mes choix. 

Combien d’élus compte votre liste ?

On a huit élus sur la liste, dont trois maires. D’abord, Joël Le Jeune, maire de Trédrez-Locquémeau, ex-président de Lannion Trégor-Communauté. On a aussi Cyril Jobic, maire de Calanhel, près de Guingamp, et Arnaud Carré, maire de la commune de Le Quiou, située à la frontière entre les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine. J’ai fait le choix de laisser une place à des non-élus. Sans oublier qu’on a aussi des membres de droit du bureau : les députés Eric Bothorel et Chantal Bouloux, ainsi qu’Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer. 

Quelle différence y-a-t-il entre votre précédent rôle de référent départemental et celui de président de bureau ?

En 2021, nous étions plusieurs à avoir postulé pour être le référent départemental d’En Marche. C’est le siège qui m’a nommé, peu importe la volonté de nos militants locaux. Cette fois, ce sont les adhérents qui ont voté. Plus de 95% d’entre eux ont choisi notre liste. 

Samedi 11 février, les têtes de liste de tous les Bureaux Départementaux sont invitées à Paris par Stéphane Séjourné et Olivier Dussopt. Qu’attendez-vous de cette réunion ?

L’objectif, bien-sûr, c’est de parler avenir. De voir concrètement, dans les territoires, comment on va faire vivre notre mouvement. Mieux se connaître aussi puisqu’on va tous travailler de manière très liée. Et bien sûr, je pense que l’actualité sera au cœur des sujets que nous évoquerons.  

Les 19 et 31 janvier, des manifestations massives ont eu lieu en Côtes-d’Armor. Au moins 25 000 personnes ont défilé contre la réforme des retraites dans le département. Comment interprétez-vous l’ampleur de ces mobilisations ?

On voit là une forme de mécontentement qui est poussée par certaines oppositions qui racontent n’importe quoi. Il y a trois moyens de sauver notre régime des retraites qui va être déficitaire : augmenter les cotisations, diminuer les pensions ou allonger progressivement le temps de travail. Cette dernière solution est la plus juste. J’ajoute que la politique se fait dans l’Assemblée Nationale où le débat a lieu en séance plénière. 

Les oppositions s’organisent. La Nupes a tenu deux réunions publiques sur les retraites, à Plouër-sur-Rance et à Guingamp. Quelle est votre stratégie pour convaincre les Costarmoricains ?

Nous, ce qu’on préfère, c’est aller au contact direct, parler aux gens en petit groupe. C’est aussi s’adresser à l’ensemble du corps social, ce que fait notre député qui rencontre les organisations syndicales et les entreprises. Surtout, on veut que les choses soient posées et dites correctement.

L’objectif de cette démarche est de renforcer votre ancrage local, quelle méthode allez-vous mettre en place pour y parvenir ?

L’année prochaine, il y aura les élections européennes. Ce sera un premier test, nous y prendrons toute notre part. L’Europe paraît très loin pour certains de nos concitoyens, notre engagement dans le département sera de faire qu’ils se déplacent jusqu’aux urnes. Et évidemment, les convaincre de voter pour les députés du parti Renaissance

Après les élections européennes, en 2026, ce seront les élections municipales. La création de ce bureau vise-t-elle aussi à préparer cette échéance?

On a un véritable challenge en 2026. Il faut être présent, trouver des talents puis constituer des équipes qui se présenteront aux municipales. En 2020, la ville de Lannion est restée au PS, Saint-Brieuc est passée à gauche. Quand on voit le niveau auquel est le PS aujourd’hui on peut s’interroger. Dans trois ans, nous serons là et on essaiera d’en profiter.

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