À Lannion, Benjamin perpétue l’héritage familial de la tonnellerie

Depuis 2023, Benjamin Lefloch a installé son atelier de tonnellerie dans l’ancien abattoir de
Lannion. Après plus de dix ans à se former et à travailler dans diverses tonnelleries en France,
ce Breton a choisi de revenir dans les Côtes-d’Armor pour reprendre l’activité de son père et
perpétuer l’héritage familial. Portrait.

Benjamin Lefloch est tonnellier depuis plus d’une décennie © Mano Le Bris
C’est au fond de la cour du numéro 17, rue Louardoul, à Lannion, que Benjamin Lefloch a
installé son atelier de tonnellerie. Ici, une subtile odeur de bois brûlé flotte dans l’air. Un imposant
tonneau de 200 litres, noirci par le temps, est installé au milieu de la cour. Cet atelier artisanal
perpétue des valeurs transmises par son père, lui-même tonnelier. La tonnellerie consiste à
fabriquer ou réparer des fûts en bois qui servent à l’élevage des vins et des alcools.


« J’ai grandi entre ces tonneaux, appris à marcher entre ces machines qui me suivent encore
aujourd’hui à 31 ans ». Un béret noir, deux bretelles et une moustache fièrement taillée, c’est un
bleu de travail original. Après plus de dix ans passés hors de Bretagne, l’artisan est revenu pour
reprendre l’affaire familiale. L’unique tonnelier de Bretagne, prend ce rôle à cœur, puisqu’ils ne
sont plus qu’une dizaine en France à exercer ce métier de manière artisanale.


À l’origine de ce retour, un simple appel du directeur de la distillerie de whisky de Warenghem,
désormais client principal de la tonnellerie Lefloch, représentant 40 % de son activité.
L’entreprise voulait renouer avec un fabricant local capable de répondre à ses besoins
croissants.

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« C’était important pour nous de garder un Lefloch dans cette tonnellerie, puisque nous
travaillions déjà avec le père de Benjamin », confie Gilles Leizour, directeur de la distillerie
Warenghem. Son nom est connu des tous dans le secteur, explique le responsable avant
d’appuyer sur « l’important pour le caractère historique, mais également économique, puisqu’il
n’y a qu’une seule tonnellerie bretonne ».

Benjamin dans son atelier de tonnellerie à Lannion © Mano Le Bris

Entre deux coups de marteau sur les cerceaux d’un tonneau au bruit strident, Benjamin
développe : « J’avais une situation stable à Brive, en Corrèze, dans mon ancienne entreprise,
mais je ne voulais pas laisser mon nom et l’établissement de mon père aux mains d’un inconnu.
»


Un ancrage familial fort


Au fil de ses expériences professionnelles, le jeune homme a toujours gardé en tête cet aspect
familial. « C’est son père, qui, à l’origine l’a poussé à rejoindre les compagnons, puis notre
entreprise » explique Mickaël Mariaud, son ancien responsable à Beaune.

Benjamin utilise essentiellement des machines anciennes, comme ici avec cette scie à ruban ©
Mano Le Bris

Dans son nouvel atelier, Benjamin ne regrette rien. D’un côté, une graveuse laser imprime avec
précision son logo ainsi que le numéro de chaque tonneau. De l’autre, les machines anciennes
de son père, impressionnantes par leur robustesse et leur histoire, ont trouvé une seconde
jeunesse : « Ce ne sont pas les plus récentes, c’est certain. Certaines étaient déjà vieillissantes
du temps de mon père, et aujourd’hui, elles frôlent le centenaire ». Ainsi, chaque pièce qui sort
de son atelier raconte l’histoire d’un savoir-faire intemporel, ancré dans l’innovation.

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