Mathieu Spinosi (Les Visiteurs, Clem, Simone) : « Il y a quelque chose de presque religieux dans le cinéma »

Mathieu Spinosi (dans le rôle de Vincent Ogier) - Copyright Jody Amiet / Shine Films

L’acteur Mathieu Spinosi est à l’affiche du film Simone – Le voyage du siècle. Dans ce biopic consacré à la célèbre politique, il interprète le rôle de son époux, Antoine. Rencontre.

Avec plus de deux millions d’entrées, Simone – Le voyage du siècle est l’un des succès de l’année. Le film raconte le parcours de Simone Veil, de son enfance jusqu’au vote de la loi sur l’IVG. Antoine Veil, époux de la politique, est joué par Mathieu Spinosi. À la fois acteur et musicien, ce Brestois de 32 ans a été aperçu dans Les Visiteurs : La Révolution, la série Clem ainsi que la série de Canal+, Guyane.

Vous incarnez Antoine Veil, dans Simone – Le voyage du siècle. Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ce rôle ?

Ce qui m’a touché dans ce rôle, c’est d’incarner le Antoine qui, dans ses premières années de mariage avec Simone, est encore fermé d’esprit. C’est l’ancienne école. Il a reçu une éducation traditionnelle, normale pour l’époque. Ce n’est pas encore le Antoine ouvert d’esprit, qu’on va découvrir par la suite dans l’histoire du film. Ce qui m’a intéressé, c’est d’essayer de jouer à la fois cet Antoine qui ne veut pas que Simone travaille – il répète à Simone ce que son propre père a toujours dit à sa femme « non, tu ne travailleras pas » – et de traduire en même temps sa future capacité d’adaptation. On voit dans ses yeux toute la tendresse et l’amour qui lui permettront d’avoir, plus tard, cette ouverture d’esprit nécessaire pour accompagner les projets et le destin de Simone. Cette attitude nous semble plutôt normale, à nous, aujourd’hui. Encore que, dans certains endroits et pour certaines personnes, le principe de l’égalité totale entre les femmes et les hommes dans les droits et dans les devoirs soit encore loin d’être inscrit dans la réalité. Et donc le message pour moi en tout cas, c’est ce personnage, Antoine, qui au départ était un peu fermé, et qui saura faire preuve d’ouverture dans sa vie.

On dit que le cinéma français est en crise. Quel regard portez-vous sur cette baisse de fréquentation ?

Ce film doit se voir au cinéma. Je regrette que les gens n’aient plus envie de se déplacer, de se mettre dans l’ambiance. Il y a quelque chose de presque religieux dans le cinéma. On pourrait presque le qualifier d’art vivant. J’ai l’impression que le Covid a fait beaucoup de mal. Nous vivons dans une période où il y a tant d’informations qui nous parviennent que notre attention est mobilisée en permanence. J’espère que les gens vont de nouveau avoir envie d’aller dans une bonne salle de ciné : un pop-corn, un bon film, et voilà !

Vous êtes violoniste. Il vous arrive parfois d’en jouer dans certains programmes (Clem, par exemple). Essayez-vous de transmettre aussi votre passion pour la musique classique à travers vos rôles ?

Quand j’ai commencé à jouer la comédie, on me proposait des rôles de violoniste. Cela ne m’intéressait pas car je ne souhaitais pas tout mélanger. J’avais envie de prouver, de montrer que je pouvais être comédien pour être comédien et pas parce que je savais jouer du violon, ça pouvait faire un peu singe savant, et je n’avais pas envie de ça. Pour cette scène dans Clem, on m’avait demandé de jouer du violon et je l’avais fait avec plaisir. Douze ans plus tard, j’adorerais par exemple faire un film sur la musique. Ce serait idéal de mélanger ces deux passions, pour les transmettre au public.

Votre père, Jean-Christophe Spinosi, est également musicien. Il souhaite rendre la musique classique accessible au plus grand monde. Perpétuez-vous cet héritage ?

Certaines personnes pensent à tort qu’elles n’ont pas accès à cette musique. Elle appartient à tout le monde. Je ne sais pas pour quelle raison. C’est vrai qu’elle peut être vue comme un art savant, réservé à une élite, comme une sorte d’entre-soi, alors qu’en fait la musique est universelle. Si on la joue dans tel pays, dans un autre on va la comprendre puisque c’est une langue universelle et, encore une fois, elle appartient à tout le monde. C’est donc bien le message qu’on essaie de transmettre, avec le mélange des formes artistiques, musique, théâtre, cinéma, breakdance… l’art de manière générale.

Quels sont vos projets ?
Je viens de tourner la suite d’une série télévisée qui s’appelle Prière d’enquêter, dans laquelle je joue un moine enquêteur. Je ne connais pas encore la date de sortie, mais ça devrait être pour bientôt. La semaine prochaine, je vais faire la post-synchro, qui consiste à refaire les voix en studio après le tournage.

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