Cinéma. « Ce court métrage est une opportunité pour montrer ce que l’on peut créer »

« Dans un univers dystopique, un musicien consent à se faire enfermer par le régime totalitaire afin de continuer à exercer son art. » Voici le synopsis de « dernière œuvre » le premier court métrage de Nathanaël Le Cunuder, étudiant au BTS Audiovisuel de Lesneven. Vendredi 1ᵉʳ mars, le film de 20 minutes sera diffusé au cinéma Les Baladins à Lannion. Réalisé en seulement 10 mois, c’est dans cet article que Nathanaël se livre sur les rouages de la réalisation d’un court métrage.

L’équipe de « dernière œuvre » réunie lors du tournage du court métrage. © Gabriel Bescond

Le court-métrage sera donc diffusé à Lannion, au cinéma Les Balladins ainsi qu’à Lesneven au cinéma Even, le 4 mars prochain. Pour Nathanaël, ces deux villes étaient importantes pour les premières diffusions : « à Lesneven, c’est là où il y a le BTS, où l’on a tourné le film et où sont nos amis qui ont travaillé sur le film ». Tandis qu’il explique que pour Lannion « c’est plus personnel » avant de préciser « c’est aussi important, car je viens de là-bas, ma famille et mes amis d’enfance, je veux qu’ils aient la possibilité de le voir ! »

Le réalisateur développe alors  » à terme, nous aimerions qu’il soit diffusé à Rennes également » avant de justifier cette volonté par « une partie de l’équipe est originaire de la région, eux aussi veulent que leur famille et leurs amis puissent le voir. » Lors de ces deux premières diffusions, en plus de la diffusion du film, l’équipe diffusera une vidéo Making-Of, montrant les coulisses du tournage en plus d’un temps d’échange avec le réalisateur Nathanaël et l’équipe présente sur place. Nathanaël précise par ailleurs que cette diffusion est ouverte à tous, avec un prix du billet libre : « le but, c’est que chacun puisse regarder le film et payer ce qu’il souhaite pour ce que nous avons à proposer ! »

Une création étudiante du début jusqu’à la fin

Les étudiants s’occupaient de tous les aspects de ce court-métrage © Gabriel Bescond

L’équipe, composée d’une quinzaine d’étudiants, a réalisé le projet de bout en bout. Nathanaël Le Cunuder, le réalisateur de ce court-métrage, explique « une fois que l’on a trouvé l’idée et que l’on a proposé le projet à une partie de notre BTS, une quinzaine de personnes étaient déterminés à réaliser le projet. » C’est alors que pour le petit groupe tout s’est accéléré en 10 mois. « La réalisation de ce court-métrage est passée par l’équipe de A à Z » raconte Nathanaël, avant d’ajouter « nous nous sommes organisés en plusieurs groupes : un pour l’image, un pour le son, un pour la production (tout ce qui touche à l’administratif)… » Avant de conclure en plaisantant « vu que j’avais le rôle de réalisateur, je chapeautais un peu tous nos groupes, c’était très enrichissant ! »

Grâce à leurs formations BTS en audiovisuel, ils ont pu avoir accès aux plateaux techniques et à du matériel. La formation de deux ans étant basée sur l’alternance, certains des alternants ont pu se voir prêté du matériel par l’entreprise également. Ce sont ces deux contributions qui ont permis de réduire drastiquement les coûts pour l’équipe, cependant Nathanaël explique qu’ils ont du « crée une cagnotte pour gérer le budget, en plus des aides de la communauté de communes de Lesneven et d’un apport personnel des étudiants qui pouvaient se le permettre. »

Dans une volonté de faire les choses de manière professionnelle, tout en gardant une liberté totale sur leur projet, l’équipe d’étudiant a décidé de ne pas faire appel à des professionnels en tant que technicien. Exception faite pour l’administratif avec la boite de production « Les films de Rita et Marcel », basée à Brest, présente pour encadrer l’équipe. Ainsi que pour les trois acteurs principaux qui sont des vrais acteurs, payés par la production, ce qui représente une part conséquente des coûts du court-métrage. Les rôles secondaires et la figuration étaient eux en bénévoles.

La production du court-métrage a opté pour des acteurs professionnels dans les rôles principaux © Gabriel Bescond

L’aventure vient tout juste de commencer

Bien que le projet soit sur le point d’être diffusé pour la première fois, pour Nathanaël comme pour l’équipe, ce n’est en réalité que le début. En effet, l’équipe a l’intention de participer à plusieurs festivals de court métrage français et même européen, avec à terme l’objectif de rendre disponible le court métrage sur Youtube. « Ce n’est pas possible pour le moment, car diffuser le film avant un festival ne rentrent pas dans les conditions de certains festivals » explique Nathanaël. Comme expliqué précédemment, l’équipe souhaite diffuser le film à Rennes, peut-être à Rennes 2, en plus des deux diffusions déjà prévues. Mais le groupe d’étudiants n’exclut pas la possibilité de le diffuser ponctuellement à d’autres endroits.

Mais l’aventure continue également dans les coulisses de la promotion du court métrage. « Beaucoup de nos frais annexe sont liés au pub sur Instagram, mais aussi à nos campagnes de posts sur LinkedIn et Facebook. » explique Nathanaël « nous avons imprimé des affiches au format cinéma pour les afficher dans nos cinémas partenaires ! » En effet, les deux cinémas diffuseurs, ont accepté de mettre en avant le projet soit par des affiches ou via les différents réseaux sociaux, mais aussi au centre des salles obscures ; « Les salles ont joué le jeu de promotions, en diffusant des cartons au début de chaque film pour annoncer notre évènement. »

Tout ce long processus de communication autours du court métrage fait poursuivre l’aventure à toutes les parties composant ce court métrage, Nathanaël explique « chaque membre participe, en diffusant des flyers dans les commerces des villes aux alentours, dans la campagne de communications dans les médias… » L’équipe a même une quinzaine de panneaux faisant la publicité du court métrage dans Lannion.

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« C’est un véritable travail d’équipe et de production sur tous les points de la création d’un film »

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« Une opportunité pour le futur »

Pour Nathanël Le Cunuder, ce projet est une porte d’entrée vers de nombreuses possibilités. En route vers ses 20 ans, il a déjà bien entamé sa seconde année dans le BTS audiovisuelle à Lesneven. En alternance chez Apizee, il s’occupe principalement du marketing en vidéo, cependant bien que cette alternance lui permette d’en apprendre beaucoup, le jeune homme confie « ce n’est pas ce vers quoi je veux me diriger, ce qui m’intéresse, c’est le cinéma. » Lui, tout comme son équipe, voit ce projet comme une « opportunité pour le futur ! »

Nathanaël Le Cunuder, réalisateur du court-métrage « dernière œuvre » © Gabriel Bescond

Il explique que petit à petit au fil de ces deux dernières années, il a trouvé sa voie comme bon nombre de ses collègues. « Avant d’entrer dans le BTS, je n’avais jamais réalisé de court-métrage » raconte Nathanaël « En fin d’année 2023, avec une partie de l’équipe actuelle, nous avons remporté le prix public du festival 48 heures film project » Une première victoire pour Nathanaël, concrétisant sa volonté de devenir réalisateur. Avec « dernière œuvre », il espère pouvoir susciter un engouement similaire, ils se sont beaucoup investi dans ce projet « nous avons acheté des costumes, des éléments de décors, le salaire des comédiens, la partie régie (les différents repas pour la vingtaine de personnes présente sur le tournage)… » L’équipe étudiante est même allée jusqu’à déclarer le film afin d’obtenir un numéro ISAN payant. Ce numéro qui a pour objectif de doter chaque œuvre d’un numéro d’identification unique et permanent qui permet d’en suivre la diffusion, et de simplifier la gestion des ayants droit.

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Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on était tous hyper content de cette expérience, et chacun a été renforcé dans son choix professionnel.

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Enfin, Nathanaël, nous en dévoile un peu plus sur son film : « j’ai réalisé et écrit le film, mais je ne joue pas dedans » il explique que « c’est une pure fiction avec un ambiance de régime totalitaire, inspiré de l’histoire du compositeur Chostakovitch du temps de l’URSS. » Dans leur court-métrage, l’équipe d’étudiant traite de la liberté d’expression et de la place de l’art dans la politique. Cependant, le groupe d’étudiant tient à insister sur un point : « il n’y a pas de volonté de faire passer un message. » Pour le réalisateur, « ce n’est pas notre rôle de faire une morale. » Le but serait avant tout de faire ressentir des émotions et comprendre le but de personne principal. « On reste vague et général et on peut recalquer notre histoire sur plein de situations, de période et de pays, on pourra voir si nos objectifs sont atteints lors de la première diffusion ce vendredi 1er mars ! »

Informations pratiques :

-> le compte Instagram de Nathanaël

-> Vendredi 1er mars : diffusion au cinéma Les Baladins à Lannion ;

-> Lundi 4 mars : diffusion au cinéma Even à Lesneven ;

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