Dominique Crase, 58 ans, est Correspondante Local Presse (CLP) dans la région de Loudéac depuis maintenant 10 ans. À l’origine, Dominique écrivait pour le journal hebdomadaire Le Courrier Indépendant, avant de faire une pause pendant quelques mois pour se reposer et se relancer. Un second souffle trouvé récemment au Télégramme, un quotidien cette fois ! Cette pause, nécessaire pour des raisons personnelles comme professionnelles, lui a permis aujourd’hui de faire le point sur sa vie en tant que CLP.
– Comment êtes-vous devenue CLP ? Que cherchiez-vous au travers de cette activité ?
– C’est une belle histoire, une histoire de rencontres ! Toute ma vie, j’ai toujours acheté le journal du coin où j’habitais. Il y a plusieurs années, en arrivant à Trévé, une ville voisine de Loudéac, j’ai pris l’habitude de l’acheter dans un bar nommé le Celtic. Là-bas, nous échangions sur de nombreux sujets avec Dominique Pécheux, propriétaire du bar. C’est au détour d’une conversation, qu’elle m’explique que Le Courrier Indépendant recherchait un CLP et elle m’a convaincue de tenter ma chance. À cette époque, je travaillais à temps partiel, j’ai toujours eu un bon niveau en français et je suis passionnée de photographies.
Au départ, j’ai simplement vu ce travail comme une opportunité de gagner de l’argent en faisant quelque chose qui me plaisait. Peu de temps après, je me suis rendu compte que cela m’a apporté bien plus : j’ai pu vaincre ma timidité, faire des articles dont je suis très fière, rencontrer des gens formidables et continuer à m’améliorer en photographie comme en français. Malgré des points négatifs, ce sont ces raisons qui me poussent à continuer ce qui est pour moi un second métier !
– 10 ans en tant que CLP, comment avez-vous vu évoluer cette activité ? Quels en sont les points négatifs ?
– La fonction de CLP évolue sans doute, mais je n’ai pas constaté de changement majeur. Cependant, j’ai l’impression que les articles sur les sujets les plus intéressants et remarquables sont davantage couverts par les journalistes professionnels qu’il y a 5 ou 10 ans. Je peux le comprendre, mais je pense que nous, les CLP, on passe au second plan et on fait des articles globalement de moins en moins intéressants. L’autre point négatif, c’est la dotation économique qui n’est clairement pas au niveau. Il y a quelques années, avec les autres CLP du Courrier Indépendant, nous avions fait la requête qu’elle soit augmentée, ce qui fort heureusement a été accepté. Cependant, comparé au temps de travail et de déplacements, qui pour ma part peut aller jusqu’à 30 min pour aller sur un rendez-vous, ce n’est clairement pas suffisant.
– Comment travailler avec les sources ? Comment se déroule la cohabitation avec les autres médias ?
– Le travail avec les sources, en général les gens que l’on rencontre sont contents de pouvoir s’exprimer, le plus dur reste peut-être la prise de contact, surtout lorsque l’on est timide. C’était mon point noir, mais j’ai bien été secondée et aidée par les autres journalistes et CLP du Télégramme et de Ouest-France. Sur le secteur, on se connaît tous : c’est une petite communauté et on s’épaule.
– Quel rapport entretenez-vous avec la communauté ?
– Le travail de CLP, c’est avant tout le relationnel sur le terrain, auprès des associations et des bénévoles. Si je continue ce travail, c’est aussi pour eux, pour les mettre en valeur. C’est aussi une passion : des échanges, d’apprendre, de rencontrer de belles personnes et connaître son territoire, car à l’époque, je venais de Carhaix. Malgré les points négatifs et le fait que j’ai diminué cette année, je veux continuer à être CLP jusqu’à ce que je ne puisse plus écrire ! C’est une véritable passion qui certes ne me remplira pas les poches, mais continuera perpétuellement à m’apporter le lien social et à apprendre dans de nombreux domaines.
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