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  • Locquirec : Le tour du monde en 80 livres
    Découvrir le monde en passant par les livres, c’est la proposition du Cercle des écrivains de Locquirec. Le Voyage, voilà le thème choisi pour la 4ᵉ édition de Livres en fête, samedi 30 septembre. Traverser le fleuve Douron, s’engager dans l’impasse de l’Île blanche, s’arrêter pour admirer le soleil du matin se refléter dans l’eau. Et se trouver emporté dans un tour du monde. C’est entre les murs de la Maison d’accueil de l’Île blanche que le Cercle des écrivains de Locquirec a organisé la quatrième édition de Livres en fête. Voyage, un thème pour s’évader.  Ce périple débute en Islande par un petit-déjeuner. Skyr, pain complet, myrtilles et thé pour s’échapper de la salle aux murs jaunes délavés. Un cercle se forme autour de trois animatrices, Patricia Guillemain, Josette Bouvet-Le Meur et Félicie Louf. Une plongée au cœur de la culture de la terre de glace et de feu grâce aux trois romans présentés et aux passages lus à haute voix qui envoutent la salle. “Kristin Marja Baldursdottir, pardon pour la prononciation,” s’excuse une première lectrice. Son récit est ponctué de bruit de gobelets, de la bouilloire et des couverts qui tintent. “C’est une manière différente de découvrir l’Islande”, explique Marie, en soufflant sur son café trop chaud. Dictée indienne Changement de continent avec la dictée de Patricia. Écrite par ses soins, elle nous emmène dans le parc animalier de la vallée de Brahmapoutre, au nord-est de l’Inde. Les quinze candidats se retrouvent au milieu “des pachydermes mastoc, des langurs sacrés, des gaurs impressionnants, des dholes au pelage brun roux”. Répétitions de mots et rires crispés parsèment cette dictée d’une demi-heure. Après avoir rencontré “un vieil homme aux allures de pithécanthrope [donnant] des coups de pieds rageurs dans le flan d’un périssodactyle en carton pâte”, les participants posent leurs stylos. “Les dés sont jetés”, soupire une femme en rendant sa copie. “Cela donne envie d’aller vérifier sur place”, renchérit une autre avec un sourire.  Un voyage littéraire Accompagnée du chant des oiseaux, une balade en bord de Manche nourrie l’imagination des voyageurs littéraires. Premier arrêt sur les rochers pour découvrir l’histoire de Bernard Moitessier, skipper au premier Vendée globe en 1989. Le cri des mouettes berce les participants pendant que Félicie ponctue sa lecture d’explications. “En passant le Cap de Bonne-Espérance, la tradition est d’ouvrir une bouteille de champagne”. Elle bavarde avec les autres promeneuses, “à travers eux, on vit des choses que l’on ne pourrait jamais voir autrement”. Caché sous le saule-pleureur comme dans un cocon, le groupe s’évade cette fois au Tibet avec Alexandra David-Neel, grâce à son livre Voyage d’une Parisienne à Lhassa. Un lieu idéal pour aborder l’histoire de cette aventurière. Elle qui a dû “se camoufler avec des vêtements locaux, des crins de chevaux dans ses cheveux” pour visiter ce pays régulièrement fermé aux étrangers. Émerger de sous l’arbre protecteur ne ramène pas à la réalité, il reste un dernier arrêt. Afghanistan et Iran avec Nicolas Bouvier. “Il nous fait voyager avec une description des gens, des paysages”. Un café pour le voyage ? Retour à la première salle dans une ambiance feutrée avec les volets fermés pour se protéger du soleil. Un arc de cercle se forme autour de Josette. “Quand je vous dis voyage, à quel livre pensez-vous ?”, demande-t-elle aux curieux venus assister au café littéraire. La réponse fuse : “Le voyage de Gulliver, de Jonathan Swift”. Ayant anticipé cette réponse, l’animatrice tend le bras pour sortir l’ouvrage de sa bibliothèque. Elle présente ensuite une vingtaine de récits, tous autour du thème du voyage. Les cinq participants sont invités à discuter ces écrits. De ces échanges ressortent des réflexions sur les écrivains. “C’est la différence entre des auteurs voyageurs et des rédacteurs de voyage”, commente Josette en présentant Comment parler des lieux où on n’a pas été ? de Pierre Bayard. Le professeur de littérature et psychanalyste y dresse la liste des auteurs, tel Chateaubriand ou Marco Paulo, écrivant sur des lieux qui leur sont parfois inconnus. Plus tard, trois auteurs partagent leur vision du voyage lors de la table ronde. “Quand on découvre, on ne juge pas, on cherche à comprendre des choses” explique Jean-Paul Le Bihan, archéologue et écrivain sur la Russie et les pays de l’Est. Il ajoute :  “le voyage commence quand on rentre. Pendant, on absorbe, on est une éponge et c’est seulement après que l’on réfléchit”. Le public est captivé.  La parenthèse d’évasion se referme, reste alors l’idée de se retrouver l’année suivante pour de prochaines aventures. Auteur/Autrice Jade Lelieur Voir toutes les publications
  • Lannion : le football féminin face aux difficultés de recrutement 
    À Lannion, les féminines de l’IUT se sont entraînées, jeudi 19 octobre 2023, pour le prochain TFIEJ à Grenoble, le 23 mars 2024. Seulement cinq joueuses étaient présentes lors de l’entraînement. Pourtant elles devront être 15 lors du tournoi. À cinq mois du Tournoi de Football Inter-Écoles de Journalisme (TFIEJ) à Grenoble, les filles de l’IUT de Lannion devront être 15 pour former une équipe. Pourtant ce jeudi sur le terrain, elles n’étaient que cinq présentes, ce qui est insuffisant. Pour Elisa Cribier, joueuse de l’équipe, si le foot n’attire pas les femmes, c’est lié à tous les stéréotypes qu’il véhicule. “C’est un sport de garçon et c’est compliqué de s’intégrer dans un sport où déjà on est nul et où tout le monde est fort, d’autant plus quand la majorité des gens sont du genre opposé”. Des campagnes de recrutement, des vidéos et des réunions ont été effectuées afin d’attirer le plus de filles possible. Pour autant, les filles ont “peur de se confronter aux gars, elles n’osent pas” selon Albane Galloyer, entraîneuse et capitaine de l’équipe féminine. Des inégalités qui persistent Pour certaines joueuses, elles ne se sentent pas jugées à leur juste valeur “Au sein de l’équipe mixte, j’ai l’impression qu’on me fait parfois subir de la discrimination positive en me félicitant sur certaines de mes actions qui ne sont concrètement pas terribles, raconte Elisa. C’est une réflexion qu’on ne ferait pas aux autres joueurs hommes, ce qui me met mal à l’aise”. L’édition précédente du TFIEJ à Lille a marqué les esprits. Des terrains plus petits, des effectifs réduits sur le terrain pour les filles, alors que pour les garçons des grands terrains, synthétique ou avec des tribunes ont été mis en place. “Cela montre qu’on n’est pas égales avec les gars” s’exclame la capitaine. L’événement est organisé par les gagnants du tournoi, “uniquement masculin, ce qui n’est pas normal” continue l’entraîneuse. Pour se préparer à cet événement, un programme d’entraînement est prévu pour les joueurs et joueuses de l’IUT de Lannion. Un rendez-vous à 16 heures est donné chaque jeudi sur le terrain synthétique. Des séances de frappes, passes, possession et des matchs sont mises en place par les entraîneurs. Malgré le manque de joueuses, Albane ne lâche rien. Elle organise des réunions et encourage les filles à “venir assister à un entraînement”. Mais à 5 mois du TFIEJ, arriveront-elles à trouver les 10 joueuses avant d’aller à l’événement ? Auteur/Autrice Ewen Sainty Voir toutes les publications
  • Dans le Trégor, le trésor de la distillerie Warenghem
    Installée depuis 1900 dans la vallée du Léguer, la distillerie Warenghem est mondialement connue pour ses whiskys aux saveurs incomparables. Immersion dans le chai historique à l’origine de cette renommée. Ce hangar géant en tôle, où sont entreposés 2 000 fûts, s’apparente à une cave géante. Pour certains visiteurs, ce chai apparaît comme une salle au trésor. La corrosion sur les supports métalliques des fûts témoigne de l’humidité et de la pénombre qui règnent dans le bâtiment. Mais surtout, il n’y a pas un bruit ! Comme si les whiskys devaient être au calme pour maturer. Certains touristes ont froid, d’ailleurs Anne Roussier enfile une polaire. « Dès le début, nous voulions que la Bretagne et son climat se retrouvent dans nos produits. En fonction de la météo, les whiskys ne vont pas avoir exactement les mêmes saveurs. C’est ça qui rend unique notre distillerie et chaque bouteille », nous explique Erwan Lefebvre, le maître de chai. D’autres distilleries contrôlent les conditions dans lesquelles les whiskys vieillissent en isolant le chai. Sur les futailles, des étiquettes en papier parfois rongées par le temps rappellent les caractéristiques de chaque alcool. Il est difficile de comprendre l’organisation des tonneaux, même pour la guide. « Seul le maître des lieux s’y retrouve ! » Les fûts, le secret d’un bon whisky Dès l’entrée, la hauteur de ces montagnes de fûts impressionne. Chaque alcool mature dans un ou plusieurs types de futailles entre trois et 18 ans pour les meilleurs. « Ce sont les tonneaux qui donnent les couleurs, les odeurs et les goûts. On joue avec les caractéristiques de chaque fût pour parfumer nos produits » explique Erwan Lefebvre. D’un côté du hangar, les barriques de 200 litres de bourbons utilisés outre-Atlantique sont stockées. La loi américaine oblige les producteurs à utiliser des contenants neufs. Les distilleries européennes les récupèrent ensuite pour affiner leurs alcools. De l’autre côté, on retrouve les anciens fûts de sherry, bien plus imposants. « Pourquoi les tonneaux de bourbons sont à la verticale et les autres à l’horizontal ? » demande Eric, un amateur qui visite l’usine pour la première fois. « Les parois des bourbons sont très droites, on peut les empiler et en mettre quatre par palette, répond Anne Roussier. C’est une question de logistique. » Un peu plus loin, les fûts 100% breton sont empilés. La fierté de l’entreprise qui a créé l’indication géographique protégée (IGP) whisky breton. Les tonneaux sont fabriqués en chêne breton, spécialement pour l’entreprise. « Lorsque notre tonnelier à Douarnenez a pris sa retraite, son fils est venu s’installer à Lannion pour continuer à fournir la distillerie », détaille Anne Roussier tout en caressant fièrement de la main l’un de ces barils de 400 litres. Tout au fond se trouvent les fûts utilisés plus rarement et qui servent à maturer du rhum, du cognac ou encore du vin. Une futaille porte d’ailleurs encore la marque du château Rayne Vigneau, l’un des plus grands crus de Sauterne. Guillaume Petit-Marzin Auteur/Autrice Albane Galloyer Voir toutes les publications
  • Mathieu Spinosi (Les Visiteurs, Clem, Simone) : « Il y a quelque chose de presque religieux dans le cinéma »
    L’acteur Mathieu Spinosi est à l’affiche du film Simone – Le voyage du siècle. Dans ce biopic consacré à la célèbre politique, il interprète le rôle de son époux, Antoine. Rencontre. Auteur/Autrice Vincent Cottard Voir toutes les publications
  • 50e Festival de la BD d’Angoulême : à l’heure de l’horreur avec les mangas de Junji Itō
    Le mangaka Junji Itō a reçu un prix d’honneur lors du 50e Festival de la BD d’Angoulême, organisé du 26 au 29 janvier 2023. Entre une rétrospective consacrée à son œuvre, une réédition de ses titres les plus célèbres et une adaptation sur Netflix, l’année s’annonce sous de bons auspices pour le maître de l’horreur à la japonaise. Auteur/Autrice Lisa Farou Voir toutes les publications
  • 50e Festival de la BD d’Angoulême : visite commentée de l’exposition immersive de « L’Attaque des Titans »
    Le manga de Hajime Isayama était à l’honneur lors de la 50e édition du Festival de la BD d’Angoulême, du 26 au 29 janvier 2023. L’exposition « L’Attaque des Titans, de l’ombre à la lumière » présentait des planches originales. Visite commentée par le commissaire d’exposition, Fausto Fasulo. Auteur/Autrice Lisa Farou Voir toutes les publications
  • 50e Festival de la BD d’Angoulême : la délicate traduction des mangas
    À moins que vous ne soyez japonophone, si vous pouvez lire One Piece, Dragon Ball ou Naruto, c’est bien grâce au travail des traducteurs et traductrices. Souvent isolés des auteurs, ils jouent un jeu délicat avec les mots, les expressions et toutes les fantaisies de la langue. Auteur/Autrice Sophie Larré Voir toutes les publications
  • 50e Festival de la BD d’Angoulême : le Festival en photos
    À l’occasion des 50 ans du Festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême, nos journalistes ont fait le déplacement en Charente. Expositions, conférences et rencontres ont rythmé leurs journées. Retour en images sur la fin de semaine. Une édition particulière pour ce rendez-vous immanquable, qui fêtait cette année ses 50 ans ! Pour cette occasion particulière, près d’une dizaine d’expositions à découvrir, ainsi que des invités de marque, certains ayant fait le chemin depuis le Japon. Les animations. Chaque année, la ville d’Angoulême s’anime durant quatre jours, à la fin du mois de janvier. Les rues se remplissent, les vitrines arborent des dessins, des fanions flottent au-dessus des visiteurs en nombre… Les animations ne sont pas réservées qu’aux personnes ayant payé leur entrée ! Les journalistes, venus de toute la France, immortalisent cette effervescence. Les conférences. Malgré un nom sans équivoque, le Festival consacrait aussi une partie de sa programmation aux mangas. Avec des invités illustres, à l’instar de Junji Itō, aussi surnommé le « maître de l’horreur ». Outre une rétrospective, une projection de deux épisodes de Maniac : anthologie macabre, adaptation par Netflix de ses nouvelles, était organisée au cinéma CGR, en présence du mangaka. Les Français n’étaient pas en reste, avec l’intervention de Reno Lemaire, qui présentait la réédition de son œuvre phare, Dreamland. Le Festival accordait une place particulière aux métiers de l’ombre, en mettant en avant le travail de traduction. Les expositions. Pour les amateurs de culture nipponne, difficile de passer à côté de ces deux expositions de planches originales. D’un côté, « Junji Itō, dans l’antre du délire » nous plonge dans l’atmosphère angoissante de ses nouvelles. Un décor épuré, où l’horreur se dégageant du trait suffit à susciter l’effroi. Juste à côté du « Quartier Manga » installé près de la gare, la médiathèque L’Alpha accueillait des gravats, des zeppelins, des tranchées… Un terrain de guerre ? Non, plutôt une reconstitution des zones détruites traversées par les héros de L’Attaque des Titans. Prévoyant un afflux de visiteurs, le Festival avait mis en place un système de plages horaires, afin de réguler le nombre de personnes dans cet espace exigu. La remise des prix. Comme à son habitude, la remise des prix s’est déroulée le samedi soir. Le grand gagnant étant Martin Perchaud, reparti avec le Fauve d’Or pour son album La Couleur des choses. La statuette lui a été remise par Alexandre Astier, président du jury de cette cinquantième édition. Auteur/Autrice Maureen Belliard Voir toutes les publications
  • “Une colonne de feu” de Ken Follett : la petite histoire dans la grande
    La fresque des Kingsbridge se poursuit avec Une colonne de feu. À travers un roman historique palpitant, Ken Follett vient questionner notre société contemporaine. Sorti en 2017 chez Robert Laffont, ce pavé de près de 1 000 pages se dévore d’une traite. Après Les Piliers de la Terre et Un monde sans fin, la fresque historique de Kingsbridge prend place dans la deuxième moitié du XVIe et au début du XVIIe siècle. Un voyage à travers l’Angleterre, la France, l’Espagne, les Pays-Bas et même dans le nouveau monde. Comme à l’accoutumée chez Ken Follett, les histoires se mêlent à l’Histoire : amours et trahisons suivent le cours des grands événements. Le lecteur accompagne les personnages tout au long de leurs vies. Il assiste à leurs réussites et leurs échecs et observe, à travers eux, l’évolution de toute une époque. Par exemple, l’un des protagonistes, Ned Willard, entre au service de la Reine alors qu’elle n’est encore qu’une princesse. Cet épisode s’inspire de la création des premiers services secrets britanniques par Elizabeth I. « Si elle devait être reine un jour, son plus cher désir était qu’aucun Anglais ne perde la vie à cause de ses convictions. » Le fil conducteur du roman est la tolérance, prônée par la reine Elizabeth. Car au pouvoir, les familles catholiques et protestantes se déchirent pour imposer leur religion. Le lecteur assiste à leurs manigances, allant de la succession de Marie Ire à la tentative d’invasion de l’Angleterre par l’Espagne en passant par le massacre de la Saint-Barthélémy. Tous les personnages ont leur rôle à jouer, du plus petit au plus grand. Une fenêtre sur le monde Ken Follet détaille les événements et les pensées de ses personnages. La compréhension des motivations est indispensable pour saisir l’ampleur des conflits et mieux se plonger dans l’intrigue. Si l’histoire reste inchangée, un petit quelque chose fait inlassablement tourner les pages pour découvrir comment les protagonistes s’en sortent. Les oppositions donnent les deux points de vue : comment s’est mis en place la Conspiration des Poudres et comment la catastrophe a pu être évitée, par exemple. Ned, Margery, Sylvie, Pierre, Alison et les autres ont choisi leurs positions et sont prêts à tout pour faire tomber la médaille de leur côté.  Une colonne de feu ouvre une réflexion sur notre propre époque. Les Hommes ne semblent pas retenir les leçons des erreurs passées : pour preuve, des conflits de tolérance sont toujours en vigueur aujourd’hui. Le rôle des femmes est aussi questionné. Malgré leur fort caractère, elles sont contraintes par des conditions définies par les hommes. D’autres questions sociétales sont aussi abordées comme le viol, l’escroquerie, l’espionnage ou bien encore le mariage. La suite des aventures de Kingsbridge vient d’être annoncée pour septembre 2023. Auteur/Autrice Jade Lelieur Voir toutes les publications